Biodiversité

Selon l'objectif de développement durable (ODD) 15: «Vie terrestre» et l'ODD 14: «Vie aquatique», la préservation de la biodiversité et l'utilisation durable des services écosystémiques sont nécessaires pour assurer la survie de notre planète, le bien-être de toutes les créatures vivantes, y compris notre propre espèce. Les concepts de cette section aident les élèves à étudier comment la biodiversité affecte leur vie et soutient la vie sur Terre. La compréhension de l'importance de la biodiversité permet aux élèves de mieux comprendre pourquoi et comment les actions des individus affectent la biodiversité et pourquoi il est important de protéger, maintenir et (si possible) restaurer la biodiversité.

Les problèmes soulevés par le thème proposé sont indiqués ci-dessous :

• Les espèces marines endémiques et/ou espèces clés et les menaces auxquelles elles sont confrontées (herbiers marins, coraux durs, requins blancs, thon rouge, tortues marines, phoque moine de Méditerranée, cétacés, etc.) ;
• Les espèces exotiques (espèces d'algues vertes Caulerpa taxifolia, espèces de poissons, Siganus rivulatus et Siganus luridus, petites moules, Brachidontes pharaonic, Pterois miles, Lagocephalus sceleratus et Plotosus lineatus (ce dernier étant la seule espèce marine exotique préoccupante pour l’Union), etc.) ;
• Les zones humides méditerranéennes ;
• Les aires marines protégées (AMP) ;
• La pollution.

1. Les espèces endémiques et/ou charismatiques dans la Méditerranée

Parmi les animaux, les poissons d'eau douce (environ 400 espèces) et les amphibiens (108 espèces) ont le taux d'endémisme le plus élevé avec respectivement 253 espèces (63%) et 76 espèces (70%). Les reptiles (349 espèces), dont deux tortues marines résidentes, ont un taux d'endémisme de 48% (168 espèces) avec une forte proportion de lézards (65%) et de serpents (30%). Les mammifères comprennent 297 espèces, dont 30% sont des espèces endémiques terrestres, parmi lesquelles un grand nombre de rongeurs, musaraignes, taupes et hérissons. Le milieu marin présente lui un taux d'endémisme élevé ainsi que de nombreuses espèces emblématiques ou charismatiques dont la conservation est préoccupante, telles que les tortues, les cétacés et le phoque moine de la Méditerranée (Monachus monachus) qui est en voie de disparition. Plusieurs habitats uniques sont menacés, dont les herbiers marins de la Posidonia oceanica endémique, les terrasses de vermétides construites par le gastéropode endémique Dendropoma petraeum, les assemblages coralligènes et les habitats des grands fonds marins et pélagiques qui abritent des espèces et des écosystèmes uniques. L'avifaune comprend environ 600 espèces avec environ 500 espèces d'oiseaux connues comme permanentes et se reproduisant dans les pays voisins méditerranéens. De nombreux habitats sensibles existent dans le s écosystèmes côtiers.

Il sera également fait référence à certaines espèces importantes telles que :

• Les tortues marines Caretta caretta et Chelonia mydas ;
• Le grand requin blanc ;
• La faune des cétacés ;
• Les herbiers marins (Posidonia oceanica) ;
• Le phoque moine (Monachus monachus).

2. Les espèces exotiques

L'introduction d'espèces non indigènes dans un écosystème peut menacer la faune endémique (soit en tant que prédateurs ou en compétition pour les ressources) et affecter la santé humaine et les services écosystémiques (avec des effets assez importants sur les économies locales/méditerranéennes).

Les espèces exotiques sont des plantes, des animaux, des champignons et des micro-organismes qui ont été transportés par inadvertance ou intentionnellement à travers des barrières écologiques et qui se sont établis dans des zones en dehors de leur aire de répartition naturelle. Elles peuvent créer de graves problèmes pour les espèces indigènes. Les espèces exotiques se propagent rapidement dans l'environnement naturel, interagissent avec les espèces indigènes et constituent des menaces pour le biote et/ou les écosystèmes indigènes. Plus de 985 espèces exotiques se trouvent en mer Méditerranée. Parmi les différentes voies d'introduction, la plus importante est le canal de Suez, qui est responsable de l'introduction de plus de 420 espèces lessepsiennes. La plupart de ces espèces sont actuellement présentes dans la partie orientale de la mer Méditerranée et certaines étendent progressivement leur aire de répartition vers l'ouest. La deuxième voie la plus importante est la navigation, qui est responsable de l'introduction de 300 espèces exotiques disséminées dans toute la Méditerranée, en particulier à proximité des ports. L'aquaculture est responsable de l'introduction de 64 espèces exotiques, qui se trouvent principalement dans deux zones dotées d'installations d'aquaculture: la lagune de Thau (golfe du Lion, France) et la lagune de Venise (nord de l'Adriatique, Italie). Dernier point, mais non des moindres car le nombre d'espèces augmente considérablement, les rejets d'aquariums, incluant des espèces qui sont délibérément libérées dans l'environnement naturel par les aquariophiles.

Certaines espèces exotiques indicatives sont les suivantes :

• Algues tueuses (Caulerpa taxifolia) ;
• Fistulaire à points bleus (Fistularia commersonii) ;
• Poisson ballon à bande argentée (Lagocephalus sceleratus) ;
• Poisson Lion (Pterois miles) ; 
• Marignan rouget (Sargocentron rubrum) ; 
• Méduse nomade (Rhopilema nomadica) ; 
• Moule de la mer Rouge (Brachidontes pharaonis) ; 
• Poisson-chat rayé (Plotosus lineatus), la seule espèce exotique marine sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne.

3. Les zones humides méditerranéennes

Les zones humides méditerranéennes comprennent une grande variété d'habitats naturels tels que des deltas fluviaux, des lacs et marais d'eau douce, saumâtres et salés, des rivières permanentes et intermittentes, des forêts inondables le long des rivières, ainsi que des marais salants et des réservoirs endigués.

On estime que les zones humides naturelles et artificielles des pays méditerranéens couvrent environ 0,15-0,22 millions de km2, soit environ 1,1-1,5% de la superficie des zones humides dans le monde. Près d'un quart (environ 23%) des zones humides méditerranéennes sont désormais créées par l'homme (telles que des rizières, des réservoirs, des marais salants et des oasis) - un pourcentage beaucoup plus élevé que la moyenne mondiale d’environ 12%. Les plus grandes zones humides se trouvent en Égypte, en France, en Turquie et en Algérie, représentant ensemble environ les deux tiers de la zone humide méditerranéenne. Compte tenu de la nature aride ou semi-aride du bassin méditerranéen, les pourcentages de surfaces nationales couvertes par les zones humides sont généralement faibles, allant de plus de 8% en Tunisie à moins de 1% dans huit pays, principalement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Mais toutes ces zones humides sont d’une grande importance pour les moyens de subsistance des populations et pour le maintien de la diversité biologique.

Les zones humides méditerranéennes sont dans un état dégradé et elles sont menacées. Le siècle dernier a vu la perte de plus de la moitié des zones humides, ce qui a entraîné une dégradation dramatique de leurs fonctions et une perte de leur valeur. La disparition de zones humides dans la région méditerranéenne affectera les poissons d'eau douce, les amphibiens, les mammifères et les reptiles endémiques. Même si de nombreuses tentatives ont été engagées pour contrer cette tendance, la dégradation et la disparition n’ont pas encore été arrêtées ni inversées.

Les zones humides du bassin méditerranéen offrent des avantages nombreux et variés pour le bien-être de la population méditerranéenne.

Pour se nourrir, les habitants pêchent, chassent et récoltent directement les plantes et les animaux qui dépendent des zones humides, et ils y font paître les animaux. Les zones humides des régions de plus en plus sèches, comme la Méditerranée, sont particulièrement cruciales pour la gestion durable des ressources en eau, tant en qualité qu'en quantité. Elles contribuent à fournir et à purifier l'eau dont les gens dépendent pour la boisson, l'industrie, la production d'énergie et l'agriculture irriguée. Les zones humides méditerranéennes, en particulier les zones humides côtières, sont importantes pour aider à atténuer le changement climatique car elles aident à gérer les événements météorologiques extrêmes en atténuant les inondations et les ondes de tempêtes côtières et en fournissant de l'eau en période de sécheresse. À l'inverse, le drainage des zones humides ou la réduction des ressources en eau peuvent entraîner la libération de grandes quantités de carbone stocké. Les zones humides sont également de plus en plus importantes pour leur esthétique et leur beauté, et de plus en plus de personnes visitent les zones humides pour l'éducation et le tourisme.

Figure 1: Proportion d'espèces menacées (regroupant les catégories CR, EN et VU) par groupe taxonomique - Source MWO, UICN

4. Aires marines protégées

Les aires marines protégées (AMP) sont des zones géographiquement distinctes pour lesquelles des objectifs de protection sont fixés. Elles constituent un système connecté à l'échelle mondiale pour la sauvegarde de la biodiversité et le maintien de la santé des écosystèmes marins et la fourniture de services écosystémiques. Près de 86 000 km² de la Méditerranée sont classés comme AMP ou sont considérés comme des sites Natura 2000. Depuis 2016, seulement 3% de la mer Méditerranée est protégée.

5. Pollution

La pollution est le rejet de substances nocives, telles que des pesticides et des eaux usées, dans l'environnement. La biodiversité est menacée par de nombreux types de pollution, y compris l'accumulation de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère, des pluies acides et des produits chimiques toxiques (rejetés dans l'air, le sol ou l'eau pendant la fabrication, l'agriculture, la construction, l'exploitation minière, le transport, et de nombreuses autres activités). Toutes les formes de pollution (air, eau, sol, bruit) constituent une menace sérieuse pour la biodiversité.