Résumé du sujet :

Ce chapitre aborde les problèmes environnementaux divers rencontrés dans le bassin méditerranéen à cause des impacts de la pollution dans les écosystèmes terrestres et marins.

Principaux concepts abordés :

  • Déchets plastiques
  • Pollution par les navires
  • Déversement – eaux usées
  • Pollution par les nutriments

Compétences transversales acquises :

  • Communication orale et à l’écrit en langue maternelle et langue étrangère
  • Gestion de l’information
  • Organisation et planification
  • Mobilisation du raisonnement

Définition des notions clés :

Déversement :

En tant que pollution industrielle, il s’agit de la perte de production due à une série de produits défectueux ou inacceptables qui doivent être rejetés.

Eaux usées :

Il s’agit d’une forme d’eau grise (eau sale ou contaminée) issue d’une population qui est caractérisée par son volume ou débit, son état physique, ses composants chimiques et toxiques et son état bactériologique.

Pollution par les nutriments :

Il s’agit du processus par lequel trop de nutriments, principalement de l’azote et du phosphore, sont ajoutés à un milieu aquatique et peuvent réagir comme un engrais en provoquant une prolifération excessive d’algues.

Eutrophisation :

Il s’agit du processus par lequel un milieu aquatique s’enrichit excessivement en minéraux et en nutriments déclenchant une prolifération excessive des algues.

Introduction du sujet :

La quiétude de la mer Méditerranée et de son littoral est affecté par les activités sources de pollution pour les milieux marins ainsi que pour les ressources régionales nécessaires tant pour la société humaine que pour les divers organismes marins. 80 % de la pollution provient de l’intérieur des terres. D’autre part, le commerce maritime international excessif est une source de forte pression sur le milieu marin de la région Méditerranéenne, et notamment via les maladies transmissibles par l’eau. Cette situation s’explique par l’introduction d’organismes aquatiques nocifs, dont des agents pathogènes pour l’homme, en plus des problèmes déjà connus liés au transport maritime comme les émissions de CO2 et de matières à l’origine d’incidents de pollution indirecte. Enfin, une autre menace très sérieuse pour la Méditerranée résulte du développement effréné et non-maitrisé de cette région.

Afin de permettre aux élèves de saisir les impacts de la pollution dans le bassin Méditerranéen et d’apprendre, nous proposons une série de thèmes présentés ci-dessous. Ces thèmes évoquent les divers types de pollutions auxquels doit faire face la région Méditerranéenne ainsi que d’autres problématiques pertinentes à la prévention de la pollution.

L’élève sera capable de communiquer de façon plus efficace sur des sujets liés à la pollution comme la pollution du sol, de l’eau et de l’air, la pollution par les plastiques, la pression des nutriments, les déchets, les marées noires, la prévention et le traitement de la pollution, etc.

Problématiques de développement durable identifiées dans ce su :

La pollution environnementale et ces effets sur la santé sont un sujet clé pour l’environnement durable. Des océans sains sont des milieux productifs ; des écosystèmes marins et côtiers résilients sont essentiels pour parvenir à un développement durable.

1. Déchets industriels et marées noires

Pendant la haute saison (de mai à septembre), le littoral méditerranéen et ses plages accumulent 250 000 déchets par jour par kilomètre carré, cela principalement à cause d’un tourisme intensif. Ce volume atteint même 316 000 déchets par jour et par kilomètre carré en juillet et en août, contre en moyenne 81 000 déchets par jour pendant la saison basse (EFEVERDE, 2018).

On estime que 80 % de la pollution marine provient de la terre avec 20% venant des déversements directs dans la mer. Les principales sources de pollution terrestre sont des déchets résultant d’eaux non traitées et des orages. Il s’agit plus précisément de résidus des décharges (sites d’enfouissements) situés près de la côte ou transportés par des cours d’eau, ainsi que des ordures abandonnées par les habitants et les touristes.

Lorsque les déchets proviennent des sources de déversements ou des rejets en mer, les sources principales sont les bateaux (navires marchands, ferries, navires de croisière, de plaisance et de pêche, etc.) et les plateformes pétrolières.

De plus, les engins de pêche abandonnés, tels que les morceaux de filets dérivants, lignes de fond, etc., sont particulièrement nuisibles.

L’eutrophisation est un processus induit par un apport excessif de nutriments dans l’eau, notamment des composés d’azote et/ou de phosphore. Cet excès entraine une forte production et une croissance accrue de la biomasse d’algues, génère des modifications dans l’équilibre des nutriments qui provoquent à leur tour une modification de l’équilibre des organismes et enfin dégrade la qualité de l’eau. Les eaux de mer sont classées en fonction de leur niveau d’eutrophisation, lui-même défini par l’apport en nutriments et la croissance du phytoplancton. Les zones oligotrophes sont caractérisées par des niveaux de nutriments et de phytoplancton bas, l’eau enrichie en nutriments est définie comme mésotrophe, tandis que l’eau riche en nutriments et en biomasse algale est dite eutrophe. La Méditerranée est l’une des mers les plus oligotrophes du monde et la plupart de sa productivité biologique s’opère dans la zone euphotique (PNUE, 1989, PNUE/PAM, 2012).

Ces dernières années, les pays du monde entier ont connu une tendance intensive des problèmes liés aux proliférations d’algues nuisibles ou efflorescences algales, plus connues sous le nom de « marées rouges ». Un tel impact provient essentiellement des entrées anthropogéniques (pour les eaux de l’UE) ou des remontées de courants riches en nutriments (pour les eaux des États-Unis), les deux cas étant associés au phénomène de l’eutrophisation (Anderson et al., 2002, Smayda, 1989, 1990). L’eutrophisation a deux modes d’impacts sur les écosystèmes : primaire et secondaire, les impacts de perturbation des nutriments étant l’influence d’autres conditions de l’habitat (Smayda, 2004). L’effet direct de nitrification influence le phytoplancton (abondance et espèces) tandis que l’effet indirect impacte le niveau trophique supérieur. Parmi les impacts : la mortalité massive des poissons et crustacés sauvages et d’élevage, les maladies et la mort des humains à cause de poissons et crustacés contaminés, la mortalité de mammifères, d’oiseaux et d’autres animaux marins, ainsi qu’une altération des habitats marins ou de la structure trophique (initiative scientifique UE- États-Unis sur les efflorescences algales - EA). Malgré la capacité de résister à une diversité d’herbage, les espèces EA sont toujours sensibles aux entrées importantes de nutriments (eutrophisation). Les zones les plus importantes dans des écosystèmes marins sont celles de la côte où des polluants sont rejetés massivement, souvent sans le moindre contrôle ou traitement adéquat. Les aspects à prendre en compte, surtout pour les eaux méditerranéennes sont des paramètres tels que les températures élevées, des régimes de marées courts, l’eutrophisation, la production primaire (les eaux pauvres en phosphate), les entrées d’eau douce (l’échange restreint des eaux), la biodiversité, et la pression anthropogénique (touristes) (Smayda, 1989). Tous ces paramètres font que la mer Méditerranéenne est sensible aux substances résultantes des facteurs anthropogéniques.

2. Déchets plastiques

La mer Méditerranée est le berceau de la civilisation et l'un des lieux les plus diversifiés de la planète sur le plan culturel. Elle se caractérise également par l'un des taux de pollution plastique les plus élevés au monde.

En Méditerranée, le plastique représente 95% des déchets trouvés en pleine mer, sur les fonds marins et sur les plages. Ce volume de déchets provient principalement de Turquie et d'Espagne, devant l'Italie, l'Égypte et la France.

Même si la mer Méditerranée ne représente que 1% de l'eau de la planète, c'est une mer semi-fermée qui soutient une activité humaine forte. Elle devient donc un piège pour le plastique et concentre 7% de tous les microplastiques présents dans le monde (selon le WWF).

Les plus gros morceaux de plastique blessent, étouffent et tuent les animaux marins dont des espèces protégées et celles menacées d’extinction, comme les tortues marines. Cependant, étant beaucoup plus petits et plus dangereux, les microplastiques ont atteint un niveau record de présence en mer Méditerranée. En effet, la concentration de microplastiques y est au moins quatre fois plus élevée que dans le vortex de déchets du Pacifique nord. Au fur et à mesure que ces fragments entrent dans la chaîne alimentaire, ils deviennent une menace pour de plus en plus d'espèces ainsi que pour les êtres humains.

Ces microplastiques sont ingérés par les poissons et d'autres organismes qui sont à leur tour consommés par les humains. On estime qu'un Européen pourrait ingérer en moyenne chaque année près de 11 000 morceaux de microplastique.

Finalement, le plastique n'est pas biodégradable et reste donc dans l'environnement pendant des millions d'années. Ainsi, ce problème est considéré comme une urgence mondiale.

3. Pollution par les navires dans les ports

S’agissant du transport maritime mondial, les statistiques sur la flotte internationale indiquent la présence d’environ 100 000 navires dans 45 000 ports dans le monde. Cette présence génère 900 millions de tonnes d'émissions de CO2, l’équivalent des émissions de 200 centrales à charbon ou près de 7% des émissions globales de CO2. Toutefois, les navires émettent également dans l'atmosphère des oxydes de soufre (SOx), des oxydes d'azote (NOx) et des particules ; des matières très nuisibles à la santé publique et dangereuses pour l'environnement.

Les navires sont les principaux émetteurs de soufre, car ces émissions proviennent du combustible. En effet, au cours des vingt dernières années, l’émission de gaz à effet de serre par les navires a été plus du double que celle des avions. Une étude ANSA a révélé que la pollution atmosphérique produite par les navires est responsable de la mort de 6 000 personnes chaque année, tout en dégradant également l’environnement (ce qui est souvent fatal). De plus, cette pollution est également à l’origine de la détérioration de notre patrimoine culturel car elle accélère le processus d'acidification.

La pollution de l'eau dans les ports et sur les fonds marins est due aux débris et aux boues (métaux lourds, hydrocarbures, nutriments, bactéries, substances chimiques, etc.) générés autour des navires à quai, dans les chantiers navals, les aires de chargement et de déchargement, etc.

Il faut également prendre en compte les vibrations et les nuisances sonores associées aux opérations portuaires, tels que les moteurs de bateaux en marche, les activités des chantiers navals, les aires de chargement et de déchargement, etc. Il en résulte un environnement non hospitalier et difficile pour les personnes qui y travaillent et les habitants à proximité. Il faut également tenir compte de la circulation autour des ports, et notamment le niveau sonore fort qui les caractérise.

Les grands navires de croisière présentent un autre problème important dans la mesure où ils génèrent des volumes énormes de déchets solides en plus de la pollution atmosphérique mentionnée ci-dessus.

La réglementation internationale sur le traitement et l'élimination de ces déchets contrôle très peu les activités des bateaux de croisière ce qui signifie que des tonnes de déchets se retrouvent dans les eaux océaniques car les navires de croisière peuvent déverser divers types de déchets organiques et d'eaux grises dès lors qu’ils sont à plus de quatre milles de la côte.

Position du sujet dans les programmes scolaires :

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Langue maternelle / Langue étrangère / Littérature
Histoire
Géographie
Mathématiques
Biologie / Géologie
Physique / Chimique
Sciences humaines / Économie / Droit
Art / Musique
Technologie / Informatique

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